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Autonomie
Je parle de la vision du monde qui a prévalu en Occident, née à la Renaissance, et dont les développements politiques se sont manifestés à partir des Lumières. Elle est devenue la base de la doctrine sociale et politique et pourrait être appelée l’humanisme rationaliste, ou l’autonomie humaniste : l’autonomie proclamée et pratiquée de l’homme à l’encontre de toute force supérieure à lui. On peut parler aussi d’anthropocentrisme : l’homme est vu au centre de tout.
Un être ne se révèle autonome qu’à partir du moment où il est son propre maître ; et il n’est son propre maître que s’il n’est redevable qu’à lui-même de sa propre existence. Un homme qui vit par la grâce d’un autre se considère comme un être dépendant. Or je vis totalement par la grâce d’autrui non seulement quand il pourvoit à ma subsistance, mais aussi quand il a, de surcroît, créé ma vie, s’il en est la source ; et ma vie a nécessairement son fondement hors d’elle lorsqu’elle n’est pas ma propre création.
Karl Marx, Œuvres II, Économie II, Économie et philosophie, Éditions M. Rubel, Paris Gallimard, 1968, p.130.
En quoi donc peut bien consister la liberté de la volonté, sinon dans une autonomie, c’est-à-dire dans la propriété qu’elle a d’être à elle-même sa loi.
Emmanuel Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs.
Articles
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Nature de la Révolution d’après Monseigneur GAUME (1877)
23 avril 2008, par Faoudel
Si, arrachant son masque, vous lui demandez : qui es-tu ? Elle vous dira :
Je ne suis pas ce que l’on croit. Beaucoup parlent de moi et bien peu me connaissent. Je ne suis ni le carbonarisme... ni l’émeute... ni le changement de la monarchie en république, ni la substitution d’une dynastie à une autre, ni le trouble momentané de l’ordre public. Je ne suis ni les hurlements des Jacobins, ni les fureurs de la Montagne, ni le combat des barricades, ni le pillage, ni l’incendie, ni la loi agraire, ni (...)
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Les “ philosophes ” des Lumières d’après Augustin COCHIN (1912)
27 octobre 2008, par Faoudel
La société de pensée est une société artificielle, dont le mécanisme a été mis au point au XVIIIe siècle. Elle vous invite à « défendre vos idées », mais par son mode de fonctionnement et à votre insu, elle vous « libère » de la réalité pour vous asservir à la tyrannie de l’opinion. L’addiction au pouvoir des mots qu’elle suscite chez les déçus du monde réel, explique sa formidable expansion et finit par donner l’illusion d’une normalité. Actuellement, ce mode de fonctionnement est celui des loges, syndicats, A.G. de (...)
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La Laïcité : religion de la République
10 novembre 2008, par Valancony
Avoir chassé Dieu de l’espace public pour le reléguer dans la sphère privée ne suffit pas à la République et aux Loges ; les pressions sont fortes pour substituer au culte divin une véritable religion républicaine ritualisée avec l’homme au centre : la laïcité.
Introduction
Pour de multiples raisons dont certaines sont liées à la présence en France d’une importante minorité musulmane, le problème de la laïcité se retrouve sous les feux de l’actualité. Cependant, cette notion reste assez confuse dans (...)
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Révolution française et christianisme, par Monseigneur FREPPEL (1889)
17 novembre 2008, par MabBlavet
Dans ce texte l’universitaire légitimiste montre que les principes de 1789 conduisent mécaniquement à la destruction du christianisme, et plus, de tout déisme. Il prévoit la sécularisation de la société, la substitution de Dieu par l’homme, la ruine de l’autorité, la disparition de la Foi et toutes les horreurs consécutives (que l’on songe aux tragédies sans précédent du XXe siècle matérialiste). En cela il s’adresse aux catholiques qui s’imaginent encore que le Christianisme peut s’accommoder de l’idéal (...)
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Le Déclin du courage, par Alexandre SOLJENITSYNE, Harvard (juin 1978)
23 février 2009, par MabBlavet
Devant la prestigieuse assemblée des enseignants de Harvard, le Prix Nobel rescapé du Goulag soutient que les sociétés soviétique et occidentale moderne ne diffèrent pas de nature. Toutes deux se fondent sur l’autonomie de l’homme par rapport à Dieu et ambitionnent de réaliser son bonheur par le seul changement de système social. Toutes deux génèrent une “pensée unique”, l’une du Parti, l’autre de l’opinion. De la société communiste sans loi, l’Occident se distingue par son détestable légalisme source (...)
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Principe du moteur de la Révolution
18 décembre 2016, par Faoudel
Nombreux sont les catholiques et/ou les monarchistes qui, par le biais du suffrage universel, espèrent restaurer la cité traditionnelle — ou au moins freiner la révolution. Il suffirait pour cela d’une campagne électorale, ou d’un lobbying bien mené. Difficile en effet de résister à la tentation de prendre l’adversaire à son propre piège, en utilisant l’arme qu’il met à notre disposition : le vote. Et pourtant, ce serait se méprendre tragiquement sur la nature de l’arme de l’Ennemi de l’homme (l’Antique (...)
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Groupes réducteurs et noyaux dirigeants (1973)
1er janvier 2010, par Faoudel
Comment ces étudiants sérieux, après seulement quelques participations aux AG de grévistes, se sont-ils mutés, pour les uns en révolutionnaires hargneux et violents, et pour les autres en couards prêts à toutes les concessions ? Comment cette Conférence des Évêques de France a-t-elle pu déboucher sur des déclarations aussi insipides, consensuelles et pusillanimes ? C’est que ces deux groupes — et tant d’autres avec eux — ont en commun leur mode de fonctionnement en société de pensée. Catholiques, (...)
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Autorité et Pouvoir chez les classiques et les modernes
4 avril 2015, par Faoudel
La république moderne légitime son pouvoir par son caractère rationnel, voire scientifique, et lui oppose l’irrationalité d’une monarchie traditionnelle légitimée par le droit divin. Que faut-il comprendre par « rationalité du pouvoir » dans la république ? Qu’est ce que cette autorité que revendique la monarchie traditionnelle ? il y a deux siècles tous les peuples vivaient sous des monarchies traditionnelles, comment expliquer alors l’expansion mondiale et apparemment inexorable des régimes républicains (...)
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Le mythe de la « bonne république » chez les catholiques
2 novembre 2012, par Faoudel,
L.Gedeon
Deux cents ans de Révolution ont réduit les catholiques à l’état de réactionnaires. Chaque nouvelle loi inique les met en campagne pour alerter l’opinion et tenter de faire pression sur le gouvernement. Comme toujours la loi est votée, et la fièvre activiste retombée, ils replongent dans un attentisme providentialiste et défaitiste d’où ils ne sortent que pour voter pour le moindre mal (...) en attendant le prochain coup de l’ennemi. Plutôt que de s’acharner à combattre les symptômes (les mauvaises (...)
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Antigone, héroïne de la loi naturelle
15 novembre 2013, par Faoudel
En ces temps calamiteux, où la plupart des autorités temporelles et spirituelles se sont ralliées à l’esprit de monde qui proclame les « Droits de l’Homme », de l’homme tout puissant, de l’homme maître de la nature, de l’homme maître de sa nature, de l’homme qui décide du bien et du mal — et donc de l’homme qui se fait Dieu —, du fond des âges une petite voix dérangeante, une petite voix entêtante retentit : Antigone rappelle aux tyrans de la modernité qu’il existe une loi naturelle indépendante de la volonté (...)