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Monarchie
On voit que, si le consul ou le roi ont seigneurie sur les autres au regard de la route à suivre, il n’empêche qu’au regard du but ils sont serviteurs des autres : et le Monarque principalement, qu’il faut tenir sans doute aucun pour le serviteur de tous. Ainsi enfin peut-on connaître dès ce point que l’existence du Monarque est rendue nécessaire par la fin qui lui est assignée, d’établir et maintenir les lois.
Adonc le genre humain, quand il est rangé sous le Monarque, se trouve au mieux ; d’où il suit qu’une Monarchie est nécessaire au bien-être du monde.
[/Dante Alighieri, Monarchia, livre I, ch. XII, 12-13, éd. des Œuvres complètes de la Pléiade, p. 651./]
Qu’est-ce que la monarchie, en première approximation ? C’est, substantiellement, ce régime qui légitime son autorité sur une transcendance, sur la primauté du spirituel.
[/Guy Augé, « Qu’est-ce que la monarchie ? », La Science Historique, printemps-été 1992./]
Articles
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Le Comte de Chambord et la vie internationale de son époque
29 novembre 2009, par ISH
On connait surtout le comte de Chambord pour sa défense du bien commun et des humbles contre une bourgeoisie révolutionnaire individualiste et matérialiste. Sa clairvoyance géo-politique est en revanche largement ignorée : Henri V perçoit très bien le danger que le nationalisme allemand fait courir à l’Europe, et celui que le nationalisme italien fait peser sur la chrétienté en s’attaquant au Pape. À l’opposé de la politique étrangère impérialiste et mercantile de la République, il prône (...)
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Le gouvernement royal et ses agents
29 janvier 2011, par Franck Bouscau
En France, loin d’agir arbitrairement, le roi gouverne "à grand conseil". Pour se faire aider dans sa tâche il utilise des institutions anciennes (comme les officiers, par exemple le chancelier) ou nouvelles (comme les commissaires, par exemple le contrôleur général ou les intendants des provinces). Ainsi, une administration spécialisée et efficace se constitue peu à peu sans jamais toutefois devenir pléthorique : à la veille de la Révolution, on est étonné de ne compter que 60 000 agents (...)
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Le discours de la flagellation, par Louis XV (3 mars 1766)
9 avril 2011, par MabBlavet
Les parlements sont des cours de justice fondées par Philippe le Bel pour conseiller le roi et l’aider à rendre justice. Au XVIIIe siècle, les parlements, imbus des idées nouvelles et jaloux de leurs privilèges, prétendent constituer un corps unique, indépendant du souverain et seul vrai représentant des intérêts de la nation. De régime de conseil, la monarchie menace de dériver vers un régime d’opposition. Las de ces prétentions, des grèves et des obstructions permanentes des magistrats à (...)
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Le Testament politique de RICHELIEU (Extraits)
1er novembre 2011, par Stéphane Rials
Loin de l’image véhiculée par les romans, le Testament politique révèle un ministre soucieux du concours de chacun au bien commun selon un effort proportionnel à son rang. Ainsi il énonce au Roi ses devoirs et lui prodigue des conseils dans le gouvernement des ordres de son Royaume. Le Cardinal lui rappelle aussi que, devant le tribunal céleste, on est d’abord jugé à l’aune du zèle qu’on a manifesté à accomplir sa charge publique avec justice. Assurément, le droit divin constitue la clé de (...)
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Le roi Alphonse XIII et la France de 1917, par Paul DEL PERUGIA
28 avril 2012, par MabBlavet
À l’instar du Pape et de l’Empereur d’Autriche-Hongrie, mettre fin à la monstrueuse boucherie de la Grande Guerre constitue le principal souci d’Alphonse XIII d’Espagne (Alphonse Ier de France). A contrario les démocraties européennes, en proie à l’idéologie nationaliste, exécutent servilement la politique populicide du président américain Wilson. La guerre permet à ce dernier d’abattre la puissante Europe chrétienne par l’éradication de ses dernières monarchies et par l’instauration (...)
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Lettre à monseigneur le Dauphin, par BOSSUET
15 décembre 2012, par MabBlavet
Avec des accents tout confucéens* Bossuet rappelle la nécessité pour tout homme d’exercer sa raison, « cette lumière admirable, dont le riche présent … vient du ciel » et « par laquelle Dieu a voulu que tous les hommes fussent libres ». Acquérir l’esprit de discernement, apprendre à résister à l’esclavage des passions, entrainer son attention, tel est précisément le rôle de l’éducation. C’est pour faire du fils de Louis XIV un homme vertueux et donc libre, que Bossuet l’exhorte au respect (...)
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L’historiographie chrétienne médiévale, par Karl-Ferdinand WERNER
5 janvier 2013, par Jean-Pierre Brancourt
Imbus d’autonomie et incapables de concevoir la moindre transcendance, les modernes ont enfermé toute l’histoire médiévale dans une compétition Église-État pour le pouvoir, alors que les prétentions temporelles des papes ne datent que de la fin du Moyen Âge. Cet a priori anachronique explique le mépris des historiens envers l’historiographie chrétienne médiévale (IVe-XIIe siècles) et son interprétation comme une tentative de domination du pouvoir temporel par les clercs. L’illustre (...)
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Monarchie et philosophie politique
8 février 2013, par Stéphane Rials
Monarchie vient du bas-latin monarchia qui signifie « gouvernement d’un seul » ; le terme latin est lui-même issu d’un terme grec identique (forgé à partir de monos, seul, et d’arkein, commander). Mais on utilise plutôt aujourd’hui, pour la désignation générique du « gouvernement d’un seul », le terme « monocratie » (kratein voulant aussi dire dominer, être le maître, commander) en réservant le concept de « monarchie » au gouvernement héréditaire d’un seul. Une telle restriction n’est pas (...)
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La Monarchie de France, par Claude de SEYSSEL (1519)
31 janvier 2014, par Charles-Antoine Cardot
Au moment où Claude de Seyssel écrit sa Monarchie de France, cet étranger, ancien conseiller du roi de France, est archevêque de Turin. Retiré de toute vie politique, il nous livre un témoignage irremplaçable sur les principes qui animent une institution qu’il admire, sur le souci constant des souverains d’établir le bien commun, cette harmonie qui existe entre les hommes quand chacun reçoit ce qui lui est dû, fût-ce le plus humble des sujets. Par ailleurs « vivant, le roi selon la loi et (...)
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Roi et Nation
26 septembre 2014, par Jean-Pierre Brancourt
Qu’est-ce que la nation ? et le patriotisme ou le nationalisme ? Force est de constater que ces mots appartiennent au vocabulaire de la modernité. Les premiers à prétendre « représenter la Nation » sont les parlements, ces cours de justice censées conseiller le roi et rendre la justice en son nom. Louis XV leur répond en défendant l’État de droit, l’hétéronomie et la rationalité dans son célèbre Discours de la flagellation. Cette unité transcendante et organique du roi et de son peuple est (...)